Dj GetDown, de Narbonne à Las Vegas
Par Noxway le 27/10/2025
Noxway a l’honneur d’interviewer DJ Getdown, qui célèbre ses 30 ans de carrière derrière les platines. Il revient sur son parcours, de ses débuts aux clubs internationaux.
Peux-tu nous parler un peu de toi ?
Cette année, je célèbre mes 30 ans en tant que DJ. J’ai commencé à mixer en 1995, dans ma chambre, avec du hip-hop et du scratch. J’ai fait pas mal de championnats de DJ locaux que j’ai gagnés, notamment les DMC. En 1998, j’ai terminé dans le top 10 français, à la 6ᵉ place, et en 1999, j’ai fini 2ième juste derrière DJ Pone. À partir de là, j’ai arrêté la compétition pour me consacrer aux soirées.
Dans les années 2000, j’ai commencé à voyager. Je suis parti à Las Vegas, où j’ai eu la chance de mixer dans le club de l’hôtel Wynn. Juste avant de partir, je faisais une soirée par mois dans un club en France, et ils cherchaient un DJ résident. J’ai mis mon pote sur le plan, et plus tard, il m’a invité à mixer à Vegas pour me remercier.
Le premier soir là-bas, le patron du club m’a demandé : “Tu restes combien de temps ?” Je lui ai répondu “deux semaines”, et il m’a directement dit : “Je te book pour les deux semaines.” Après ça, j’ai mixé au Pacha à New York, et j’ai commencé à partir une fois par mois aux États-Unis pour mes dates.
C’est à ce moment-là que j’ai découvert l’open format, au début des années 2000, et que j’ai ramené le concept en France.
Je suis passionné depuis toujours, à tel point que je donne des cours depuis plus de 20 ans à l'UPCA DJ SCHOOL. Pendant le Covid, j’ai créé ma propre école, la GETDOWN DJ ACADEMY, où je donne des cours chaque jour à des personnes de 9 à 70 ans.
Et depuis peu, je suis jeune papa d’une petite fille de 16 mois. Ça a pas mal changé mon temps libre, mais c’est une expérience de vie incroyable. Je partage donc mon temps entre la musique et mon petit bébé — et franchement, ça se combine très bien.
Quel a été le déclic qui t’a donné envie de devenir DJ et producteur ?
Depuis que je suis très jeune, j’ai toujours été passionné par plein de choses. J’ai commencé par le roller, j’ai même fait le championnat de France et j’ai eu l’occasion de concourir contre Taïg Khris.
Puis, à 17 ans, un pote m’invite à son anniversaire. Il y avait deux platines et une table de mixage. J’ai voulu essayer, et il m’a tout de suite demandé : “T’es sûr que t’en as jamais fait ?” Il m’a prêté le matos pour tout l’été… et j’ai passé mes journées dessus. À partir de ce moment-là, je me suis dit : “C’est ça que je veux faire dans ma vie.”
Donc ouais, tout a vraiment commencé ce jour-là.
Pour la production, c’est venu plus tard, assez naturellement. Quand tu es DJ et que tu fais danser les gens, c’est déjà un vrai kiff. Mais quand ils dansent sur tes propres morceaux, le plaisir est décuplé. Et quand ce sont d’autres DJs qui jouent tes sons, là, c’est encore un autre niveau.
Je m’y suis mis sur le tard, mais depuis, je sors au moins trois morceaux par an
Quelle a été ta meilleure expérience sur scène en tant que DJ ? Quels souvenirs en gardes-tu ?
Franchement, je te dirais que c’était en 2009, lors d’un festival sur la plage de Narbonne, le Chakanight. Ce soir-là, je faisais le warm-up de David Guetta et Martin Solveig.
J’étais venu avec mes CD, je commence à mixer vers 18h devant environ 500 personnes. Au fur et à mesure, ça monte : 5 000, 15 000… et vers 20h, il y avait 30 000 personnes devant moi. Le soleil se couchait, je voyais la foule, c’était incroyable.
Et là, on vient me voir pour me dire que Guetta est en retard — “est-ce que ça te dérange de mixer deux heures de plus ?” Bien sûr que non ! Puis on me demande d’annoncer au micro que les artistes vont arriver.
Je prends le micro, je dis : “Narbonne, ça va ?!” — et là, j’ai eu l’impression que le sol tremblait. En fait, c’était juste les gens qui hurlaient tellement fort ! Une énergie de dingue. C’est ce jour-là que j’ai compris l’importance du micro et du lien avec le public.
J’ai continué mon set, et à 22h, il y avait plus de 60 000 personnes devant moi. Un moment gravé à vie. ( La vidéo juste ici )
Quelle chanson ou quel set représente le mieux ton identité musicale ?
Franchement, je suis un peu partagé sur cette question. Mon identité musicale, ça restera toujours le hip-hop, parce que c’est la musique que j’écoute tous les jours — surtout le hip-hop des années 90.
Un son que j’ai toujours autant de plaisir à écouter, c’est “Shook Ones Pt. II” de Mobb Deep. Pour moi, ça représente toute une époque, une vraie vibe.
Par contre, si je dois parler de ce qui m’identifie le mieux en club, ce serait sans hésiter mon remix de “L’Aventurier” d’Indochine, que j’ai sorti en 2016. Il tourne encore aujourd’hui dans plein de clubs, festivals, et même à l’étranger — en Suisse, en Espagne, en Belgique…
C’est vraiment le morceau qui me suit partout et qui me représente le mieux sur scène.
Si tu ne devais plus jouer qu’un seul morceau, ce serait lequel ?
Ah, ça, c’est une question difficile !
Je dirais Bobby Caldwell – “What You Won’t Do for Love”, parce que c’est le morceau original d’un titre de 2Pac que j’adore. Il a une vibe intemporelle, à la fois soulful et pleine d’émotion… c’est vraiment un son que je pourrais écouter et jouer pour toujours.
As-tu des projets en cours dont tu peux nous parler ?
La vie avance avec les projets, surtout quand tu es passionné !
Prochainement, j’ai de nouveaux morceaux qui vont sortir : un en début d’année, et un autre en fin d’année. Ce sera dans un style électronique actuel, mais en français, parce que je trouve que les gens doivent pouvoir chanter les paroles. Quand tu regardes le Top 50 français, il y a très peu de titres anglophones, donc je veux proposer quelque chose qui parle vraiment au public d’ici.
Ces deux morceaux sont prévus pour fin 2025 et le premier trimestre 2026, et normalement, il y en a un qui devrait tourner en radio.
Et à côté de ça, je lance aussi une nouvelle soirée en club qui s’appellera Maxi Banger. L’idée, c’est de garder l’énergie des sons d’aujourd’hui, mais adaptée à la génération qui sort — les 18-20 ans. Nous, on vieillit (rires), mais la fête, elle, continue !
Y a-t-il une boîte de nuit qui t’a particulièrement marqué par son ambiance ou son public ?
J’ai fait énormément de clubs dans ma vie, et il y en a certains où je retourne depuis plus de 15 ans. Mais s’il y en a un où je me régale à chaque fois, c’est le Milton, à Saint-Lô.
L’ambiance là-bas est toujours incroyable — faut dire que les Normands sont très chauds ! (Et les Bretons aussi, je ne les oublie pas ). À chaque fois, c’est un vrai plaisir d’y mixer.
Que penses-tu de Noxway, notre site conçu comme un TripAdvisor des boîtes de nuit ?
Franchement, c’est une super idée ! Je ne comprends même pas pourquoi personne ne l’a fait avant.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes DJ ou producteurs qui veulent se lancer ?
Déjà, je leur dirais de venir à la Getdown DJ Academy ! Ahahah
Plus sérieusement, les jeunes aujourd’hui ont très bien compris comment fonctionnent les réseaux sociaux, et c’est une super force. Le seul problème, c’est que certains mettent la célébrité (la fame) avant la qualité technique.
Mon conseil, c’est donc simple : soyez bons sur les réseaux, mais aussi derrière les platines. Il faut trouver le bon équilibre entre image et savoir-faire, pas juste l’un ou l’autre.
Chez Noxway, nous aidons les DJs à se faire connaître, tant auprès des professionnels que des clubbers. Pour mettre en avant votre talent, remplissez dès maintenant notre formulaire de contact juste ici !
Quel DJ souhaiterais-tu voir dans notre prochaine interview ?
Je dirais Mosimann, ce serait top !
Recommandations
-
Créer des espaces safes et inclusifs au sein des clubs
Par Noxway le 18/11/2025
-
DJ Dino, transmettre le turntablism
Par Noxway le 14/11/2025
-
Les club incontournables de Lyon
Par Noxway le 14/11/2025
-
Comment planifier la soirée idéale ?
Par Noxway le 14/11/2025
-
DJ As, d'enfant harcelé à DJ renommé
Par Noxway le 07/11/2025
-
DJs professionnels et DJs amateurs : deux visions d’une même passion
Par Noxway le 07/11/2025
-
Dirty Swift: 30 ans de passion
Par Noxway le 03/11/2025
-
Les clubs incontournables pour les 25 ans et + à Lille
Par Noxway le 03/11/2025
- Voir tous les articles